Hiroshige, 119 éclats d'Edo par Jacques Ibanès (poèmes), Catherine Hilaire (haïkus) et Mireille Rudelle (dessins), 254 pages, format 14 x 21 cms. Version brochée : 13€ (+4€ port) Version reliée (18€+4€ port) Pour le commander, paiement (port inclus) par chèque à l'ordre de : Bernard Deson, 619 rue Henri de Navarre 24130 Le Fleix ou paiement PayPal à : [email protected]
Dans le sillage d’Hiroshige : "Utagawa Hiroshige, grand maître de l’estampe japonaise du milieu du XIXème siècle sut restituer magistralement en 119 vues, la vie quotidienne, fugace et illusoire, de sa cité d’ Edo sur laquelle veille le mont Fuji. Ponts, rivières, canaux et cascades, palais et pagodes, fabriques et magasins, sanctuaires et jardins forment le décor dans lequel se meuvent tout au long des quatre saisons travailleurs et promeneurs, élégantes et prostituées, enfants et vieillards, innombrable gent ailée dans le ciel et masses grouillantes de poissons sous l’eau. Durant deux années, nous avons mis nos pas dans ceux de l’artiste. Nous avons participé avec passion aux fêtes, processions et prières et vécu ce précieux quotidien dont Hiroshige nous montra combien chacun en était le dépositaire et le témoin." Jacques Ibanès
D’estampe en haïku : "Si la nature reste l’espace privilégié du haïku, élargi au périmètre urbain avec l’évolution de la civilisation, l’instant, le quotidien, les saisons cristallisent ses temporalités. Ces référents suffisent à alimenter le je-ne-sais-quoi et le presque-rien qui font la substance de ces tercets magiques. Pourtant, lorsque m’a été demandé d’illustrer par des haïkus les Centvues d’Edo d’Hiroshige, j’y ai vu, au-delà du défi, un exercice de recréation motivant : et si, en un phénomène de mise en abyme, une interprétation fécondait une nouvelle création favorisée par le jeu d’écho entre une représentation nipponne et un regard occidental ? Bien sûr l’estampe, qu’elle soit elliptique ou bavarde, se suffit à elle-même, de même que le haïku ne demande pas à être illustré, mais accompagner une estampe d’un poème, d’une seconde image ou d’un haïku, n’est-ce pas amplifier sa respiration en élargissant son espace, en enrichissant son message ? C’est dans cet esprit que je me suis piquée à ce jeu musical des variations transposé dans le champ de l’écrit." Catherine Hilaire
Entre-deux : "Jacques et Catherine m’invitaient à partager leur voyage : les cent vues d’Edo d’Hiroshige, un recueil d’estampes singulières aux teintes subtiles issues de xylogravures précises. Ma contribution serait de proposer une déclinaison visuelle en noir et blanc de ses 119 œuvres. Une gageure. Revisiter aujourd’hui les créations du maître japonais qui a rendu hommage à sa ville natale et inspiré les courants impressionnistes et néo-impressionnistes occidentaux... Vincent Van Gogh a magnifiquement copié les estampes 30 et 58. La question de l’entre-deux se présentait : comment établir un pont entre deux cultures, deux époques, deux techniques d’écriture ? « Peindre c’est d’abord observer » m’avait appris mon maître. Devant l’ampleur du projet, une immersion totale s’imposait dans l’univers des vues d’Edo. J’ai alors fait le choix d’utiliser un mélange de noir d’ivoire et de noir de bougie, appliqué sur un carton aquarelle épais découpé en carrés de 10 x 10 centimètres. Pour différencier les éléments de valeurs chromatiques identiques, j’ai emprunté le style fukibokashi en plusieurs couches de pig-ments successives, ou procédé à des effets graphiques variés. J’ai accompli l’exercice autant de fois que d’estampes, en tentant de ne pas trahir la beauté des œuvres d’Hiroshige, et dans la joie de partager les regards poétiques de mes deux amis." Mireille Rudelle Cliquez ici pour modifier.
Cántico de Tomàs Muñoz Cervantès (1955-2022) vient de paraître en coédition avec les éditions Aledos de Barcelone. Ce long chant funèbre est proposé ici dans sa version originale publiée pour la première fois en 1984 (en espagnol). Il comprend 5 chants, 3 élégies et 2 églogues. Une version française a été rajoutée in extremis à la demande de Jacques Ibanès qui a composé un oratorio à partir de ces poèmes. L'ouvrage comporte 14 dessins de Bernard Deson qui a aussi réalisé la couverture.
"Cántico" par Tomàs Muñoz Cervantès, Aledos/Germes de barbarie, 130 pages, 13€ (+ 4€ de port)
Pour le commander, paiement de 17€ (port inclus) par chèque à l'ordre de : Bernard Deson, 619 rue Henri de Navarre 24130 Le Fleix ou paiement PayPal à : [email protected]
Con la oscuridad de primera hora logré deshacerme de un terrible sueño, sentí una gran alegría que rompe y que abre surcos entre las aguas. He vencido mi batalla cotidiana cuando en los últimos días cada vez más me sentí un extranjero. Por fin, pude distinguir un rayo de luz que venía de los confines de la noche. Así paso mi vida sin saber qué nací. * Avec l’obscurité de la première heure j'ai réussi à me débarrasser d'un rêve terrible. J'en ressens une grande joie qui brise les eaux en y ouvrant des sillons. Je suis sorti vainqueur de mon combat de chaque jour quand, les derniers temps, je me suis senti de plus en plus étranger à moi-même. À la fin, je pouvais même apercevoir de la lumière au plus profond de la nuit. C'est ainsi que j'ai passé ma vie ignorant tout de ma naissance.
Les travaux et les jours. Jean Massias poète paysan de la Vallée du Dropt.
Broché : 298 pages
Date de publication : Juin 2017
ISBN-10 : 1548403431
ISBN-13 : 978-1548403430
Dimensions du livre : 15,6 x 1,7 x 23,4 cm
Prix : 14,40€
Cet ouvrage rassemble la plus grande partie de l'oeuvre poétique et de la correspondance de Jean Massias. Paysan et poète, il est est né à La Sauvetat-du-Dropt (Lot-et-Garonne) en 1901. Il ne quittera la ferme familiale qu'à de rares occasions. Passionné de livres, il dispose dès l'adolescence d'un accès illimité à une excellente culture. Grand lecteur, il dévore aussi bien des ouvrages scientifiques, philosophiques que des romans, des essais ou de la poésie. Il commence à écrire vers l’âge de 17 ans. Ses premiers vers seront lus par Georges Duhamel qui l'encouragera à persévérer. Outre de multiples notes de lecture, il s'emploiera à traduire en vers rimés la Mireille de Mistral et entretiendra une correspondance avec des destinataires de choix (écrivains, médecins, hommes politiques). A sa mort en 1972, l'essentiel de son oeuvre était encore inédite. "Jean Massias était mon grand-père maternel. Je l'ai peu connu de son vivant. J'ignorais même qu'il écrivait. Les rares séjours que j'ai effectués chez lui m'ont laissé le souvenir d'un homme distant avec ses petits-enfants, vite agacé par leurs turbulences. Il était interdit d'aller fouiller dans sa bibliothèque. Quand il est mort j'avais tout juste treize ans. Je commençais à peine le long apprentissage du métier d'écrivain en rédigeant de courtes nouvelles et des esquisses de romans. Lui n'en a jamais rien su. Lorsque mon oncle m'a confié ses poèmes et ses carnets, j'ai senti que j'avais un devoir de mémoire envers ce poète qui, malgré la rudesse d'une vie de paysan, sut garder intacte sa passion pour la littérature. Voici la préface que j'ai rédigée pour lui en 1999 lorsque j'ai publié une anthologie de ses oeuvres poétiques. « Je demeure ébloui de vos dons et de la densité de vos connaissances. Toute cette richesse, semble-t-il, vous est venue sans que vous ayez couru le monde, mais en faisant entrer le monde, comme de force, dans votre univers territorialement circonscrit à l’aire de votre résidence et de votre profession. C’est une réussite admirable! Il y a là de l’ascétisme bénédictin qui force le respect. Je suis bien convaincu que vous avez dans vos tiroirs ou dans vos dossiers toutes les notes nécessaires à la reconstitution de votre biographie. Peut-être, même, tenez-vous un journal. Votre cas n’est point banal. Il devrait faire la matière d’un ouvrage intéressant! Vous me paraissez fort bien conservé, alerte et, même, en possession d’une vitalité générale assez peu commune, en dépit, ou peut-être à cause, d’une existence assez rude et, parfois, cruelle que vous avez su énergiquement dominer. Je connais une partie de vos recettes. Mais il y a celles de la volonté et de la raison que j’aperçois seulement. Elles vous font honneur.» Ces quelques lignes sont extraites d’une lettre du poète Jacques Roulleau en date du 2 mai 1972, l’année du décès accidentel de Jean Massias. Bien d’autres correspondants, certains illustres, avaient compris qu’avec Jean Massias ils avaient trouvé un être exceptionnel, un cas d’espèce ! Un poète-paysan intimement convaincu que toute connaissance existait déjà dans les livres et que, comme Rodin avait dégagé son Balzac du bloc de marbre qui l’emprisonnait, les mécanismes secrets de notre univers seraient dévoilés au lecteur assidu. Né au début du siècle dernier, Jean Joseph Herman Massias a vécu à la campagne entouré de femmes (sa grand-mère et sa mère) et de livres.Le divorce précoce de ses parents a fait de ce fils unique un enfant puis un adolescent hypersensible, replié sur lui-même. Elevé en fait par deux femmes admirables, ma mère, la personne que j’ai le plus aimé au monde et dont l’image me hantera jusqu’à la mort, et une grand-mère plus autoritaire, j’avais besoin de moins d’introspection alors j’ai coupé les amarres ne gardant que le goût de la lecture et celui des idées... C’est à vingt ans qu’il fit réellement la connaissance de son père, comptable dans une entreprise de Marmande, grâce à un camarade de régiment, Emile Castagnet, chapelier, originaire de la même ville. Il conservera toute sa vie une relation privilégiée avec celui qu’il appelait ce “cher Emile” et reverra autant que possible le père prodigue après des retrouvailles particulièrement émouvantes... A dix-huit ans, il adresse son premier cahier de poèmes à Georges Duhamel qui venait d’obtenir le Prix Goncourt. La qualité de cette première œuvre a surpris l’écrivain qui a entamé une correspondance avec le jeune poète dont “La Jeunesse Pensive” dénotait déjà une sagesse et une maturité que beaucoup ne trouvent que beaucoup plus tard. Le service militaire puis la rigueur du quotidien à la ferme stopperont net sa vocation littéraire naissante mais Jean Massias continuera son voyage autour du monde grâce aux livres, nombreux, qu’il fait venir de Bordeaux ou de Paris. Chaque soir, tard dans la nuit, il lit, prend des notes, écrit des lettres et des vers. Luttant contre l’épuisement, il bâtit un empire de connaissances interdisciplinaires. Les sciences, la politique, la philosophie, la littérature du vingtième siècle se mêlent dans un creuset magique pour élaborer la matière première d’une œuvre distanciée des rumeurs d’une époque troublée. En fait, à part des lettres chez divers correspondants et quelques poèmes, fruit d’une tardive résurrection poétique, je n’ai pas écrit, mon existence active ne m’en ayant guère laissé le temps. L’agriculture d’aujourd’hui, tueuse d’hommes et l’ambiance miraculeuse (télévision, etc.) ne vaut pas pour la formation les longues veillées d’hiver - de ma jeunesse et de mon âge mûr - longtemps sous la lampe à pétrole. D’ailleurs, elles n’étaient que plus longues, car il fallait les commencer plus tôt. Maintenant, il n’y a plus de nuit à l’intérieur des fermes avec l’électricité. Il attendra l’âge mûr (36 ans) pour fonder une famille en épousant Anne Lucile Gay en 1937. Ils auront deux enfants, Marie-Thérèse et Jean-Marc Philippe. Son engagement politique pourtant modéré le mènera en prison en 1944 en pleine épuration. Il gardera de cette année d’emprisonnement à Eysses une profonde blessure mais il puisera dans ce sentiment d’injustice la certitude que la liberté d’expression est un leurre. Certes, être un solitaire n’empêche pas l’amour de la poésie. Les vrais amis de la poésie, a dit Maurras, sont ceux qui la chantent. C’est ce pouvoir de communiquer avec autrui, c’est-à-dire de publier ses œuvres et d’aider à leur diffusion que l’on refuse plus que jamais à une poésie rayée du vocabulaire littéraire alors que la musique nous assaille et nous investit à toute heure sitôt que nous tournons nos boutons. Il renaîtra à la poésie au milieu des années soixante à l’occasion d’une nouvelle traduction de la “Mireille”de Frédéric Mistral. Néanmoins, un autre drame marquera sa vieillesse, la maladie de Lucile qu’il choisira de garder avec lui et de soigner jusqu’au bout. J’aurais sans cela une fin de vie assez douce: une vieille maison de famille où je suis né avec quelques meubles et des livres. Ce site, un coteau d’où l’on domine la petite vallée du Dropt offre un large horizon et est bien isolé sans impression de solitude. Beaucoup de poèmes suivront jusqu’à sa mort accidentelle le 16 octobre 1972. Une sélection en a été réalisée par son fils Philippe et par mes soins pour constituer l’ouvrage qui sera publié par les éditions Orage-Lagune-Express en 1999. (Bernard Deson)
La Preuve par neuf, poésies sans calcul par Jean-Paul Desnos, illustrations de Faustine Deson
Broché : 80 pages
Date publication : Décembre 2017
ISBN-10: 198200133X
ISBN-13: 978-1982001339
Dimensions du livre : 21,6 x 0,5 x 21,6 cm
Prix : 9,50€
Écrire de la poésie destinée aux enfants est-il un pari perdu d'avance ? Oui, je le crains car, soit l'auteur prendra une posture artificielle s'efforçant de "coller" à son sujet et n'y parviendra évidemment pas, soit il ciblera une tranche d'âge en prenant en compte le vocabulaire, la compréhension, les références scolaires et cela ressemblera à un cours de Français de CE1 ou de CM2. C’est le choix que semblent avoir fait la plupart des auteurs (qui souvent travaillent sur commande) et des éditeurs en créant de toutes pièces une littérature « enfance et jeunesse ». Loin de ce déterminisme darwinien La preuve par neuf ne démontre rien et ne résout aucune équation. L'auteur tente seulement de retrouver quelques bribes de son enfance dans une brisure de l’espace-temps. Le poète a entretenu ce miracle comme un homme préhistorique les étincelles récupérées après le passage de la foudre.
Cela donne des poèmes inclassables destinés à qui veut bien les lire. Par exemple cette "baignade interdite" : Sur la pierre blanche des murets Des lézards bronzent sans crème solaire Tandis que dans le grand bassin Des jardins du Luxembourg Des poissons rouges gras et prospères Surveillent avec un périscope Ce qui se passe à la surface Prêts à intervenir si par mégarde Un marin d’eau douce tombait à la mer.